Feu de paille, récup à droite, ou colère porteuse d’avenir ?
Nous avons aimé, dans le dernier n° de Cerises, l'édito ci-dessous de Julien Dioudonnat et Michèle Kiintz :
Les derniers épisodes sur la taxe qui n’a d’écologique que le nom, adoptée à l’unisson par les parlementaires de droite et du PS, s’ajoutent à la politique fiscale déjà désastreuse du gouvernement. Et l’annonce de son retrait en rajoute au lot de reculades antérieures devant le patronat. Dans la continuité de la politique sarkoziste contre le droit à la santé et aux soins, c’est avec des méthodes de voyou que l’Hôtel Dieu à Paris vient d’être évacué. C’est le mépris des acteurs du champ éducatif - personnels et parents -, en introduisant dans l’urgence et sans concertation une réforme des rythmes scolaires, avec un saupoudrage financier dérisoire, sans prise en compte d’une approche globale de la nécessaire refonte du système scolaire. C’est la démission de fait face aux casseurs du tissu économique aux dépens de projets de reprise d’entreprise dans un sens social, écologique comme celui des Fralib. Et les retraites, et les expulsions... Les capitalistes ne s’y trompaient pas qui jugeaient Hollande, mis sur orbite dès 2011 au cours de la primaire du PS, comme le plus apte à préserver leurs intérêts.
Les remous au sein du PS ou d’EELV que provoque cette politique n’ébranlent guère les ministres de ces deux partis. Et le niveau de contestation au sein de la gauche politique et sociale n’est pas à la hauteur. Il peut pourtant suffire d’une étincelle, parfois. C’est ce qu’ont montré les lycéens. C’est ce que révèle aussi, dans un registre confus, la contestation du peuple de Bretagne. Mais la colère, si elle peut être porteuse d’avenir, est aussi fragile, récupérable, à coup de manipulations du patronat et, au-delà d’apparentes divergences à droite, de mise sur l’un ou l’autre cheval politique - Valls, Borloo, Le Pen…
Face à cette situation, les rivalités entre le PC et le Pg et les jeux politiciens contribuent au désarroi, fragilisent l’espoir et l’élan qu’avait suscités le Front de gauche il y a un an. Pour qu’ une force citoyenne, rassemblée autour d’un projet d’alternative, de transformation sociale et écologique, prenne vigueur, il est temps que le Front de gauche retrouve son dynamisme. C’est ce à quoi peuvent contribuer les autres composantes et personnes qui veulent se rassembler les 23 et 24 novembre prochains.